Pornographie chez les jeunes : une urgence en 2025 face au numérique et à l’IA – Esperancia

Un enfant assis seul dans sa chambre sombre, éclairé par la lumière bleue d’une tablette. Image symbolisant l’exposition précoce des jeunes aux dangers du numérique et de la pornographie en ligne.

Parents, enseignants, éducateurs : si nous fermons les yeux, qui protégera nos enfants ?

En 2025, l’exposition précoce à la pornographie chez les jeunes n’est plus marginale. Selon l’Arcom, 2,3 millions de mineurs en France consultent chaque mois des sites pornographiques. Et l’âge d’exposition recule : dès 10-11 ans, 1 garçon sur 5 est confronté à ces contenus, souvent par accident.

La question n’est plus si nos enfants verront du porno en ligne, mais quand et comment.

Une exposition à la pornographie massive et précoce

Les chiffres s’accumulent, et ils inquiètent.

  • 2,3 millions de mineurs consultent des sites pornographiques chaque mois.
  • À 12-13 ans, plus d’un garçon sur deux est un consommateur régulier.
  • Dès 10-11 ans, 21 % des garçons ont déjà été exposés, volontairement ou accidentellement.

Comme le souligne la sexologue Catherine Blanc, “les jeunes ne disposent pas encore des repères nécessaires pour mettre à distance ce qu’ils voient. Le risque, c’est qu’ils confondent fiction et réalité, spectacle et relation.

Quels sont les dangers du porno pour les adolescents ?

Une sexualité déformée dès l’adolescence

La sexologue Thérèse Hargot le répète dans ses interventions : « La pornographie est une drogue dure ». Pour elle, ce n’est pas un divertissement anodin, mais une habitude de consommation qui peut façonner la sexualité dès l’adolescence.

Le consentement brouillé

Le Haut Conseil à l’Égalité alerte régulièrement : de nombreux contenus pornographiques banalisent la violence et invisibilisent le consentement. Pour des jeunes en pleine construction, ce modèle peut brouiller la compréhension du “oui” et du “non”. Résultat : les jeunes associent plaisir et domination, sans comprendre la réalité des relations affectives.

Des impacts sur la santé mentale

Le CRIPS Île-de-France, avec sa campagne “Porno c’est #paslaRéf”, a recueilli des témoignages d’adolescents :

  • des filles qui se comparent aux corps irréels vus dans les vidéos,
  • des garçons qui craignent de ne pas être “à la hauteur”,
  • des jeunes qui associent leur valeur personnelle à des performances sexuelles.

Autant de signaux qui montrent que la pornographie dépasse largement le simple visionnage d’images.

L’IA et les deepfakes : un risque nouveau pour les mineurs

En 2025, l’intelligence artificielle franchit une étape inquiétante :

  • Deepfakes : des vidéos hyperréalistes où l’on peut incruster le visage de n’importe qui, y compris d’un camarade de classe.
  • Deepnudes : des photos truquées créées à partir d’images banales ou de photos des amis.
  • Diffusion virale : ces contenus peuvent circuler en quelques secondes dans une classe, une école, une ville.

Le chercheur Alain Giami prévient : “nous sommes face à un changement d’échelle. La pornographie ne se contente plus d’être regardée, elle peut désormais être fabriquée, ciblée et utilisée comme outil de pression. Nous passons d’une consommation passive à un outil de pression et de harcèlement ciblé.

Parents et éducateurs : comment protéger les enfants de la pornographie en ligne ?

Comme parents, nous faisons de notre mieux. Mais soyons honnêtes : face à la pornographie et aux risques numériques, beaucoup de parents se sentent démunis.

  • Faut-il interdire les écrans ?
  • Comment aborder le sujet sans gêne ?
  • Comment expliquer la différence entre fiction et réalité ?
  • Comment protéger sans couper nos enfants du numérique ?

Les enseignants et éducateurs expriment la même difficulté. Ils voient les effets — sexualisation précoce, moqueries, rumeurs liées à des vidéos — mais manquent d’outils pour ouvrir le dialogue. Sans accompagnement, leur marge d’action reste limitée.

La position d’Esperancia en 2025

Chez Esperancia, nous faisons de la protection des enfants face à la pornographie et aux dérives du numérique un combat prioritaire :

  • Alerter en diffusant les données et témoignages.
  • Communiquer en amplifiant les voix des experts.
  • Soutenir les parents et les éducateurs par des ressources concrètes.

Demain, nous voulons aller plus loin :

  • lancer un appel à projets pour soutenir les initiatives locales,
  • développer des ateliers de prévention dans les écoles,
  • créer des guides pratiques pour les familles.

Parce que protéger les enfants, c’est leur donner les repères qu’Internet ne leur offrira jamais.

Ce que chacun peut faire dès aujourd’hui

  • Ouvrir le dialogue : parler de sexualité et de respect avant que la pornographie ne s’en charge.
  • Fixer des repères : expliquer ce qui est de la fiction, ce qui ne l’est pas.
  • Demander des ressources : associations spécialisées, programmes éducatifs.
  • Accompagner plutôt qu’interdire : écouter, comprendre, guider.

La pornographie chez les jeunes n’est pas une dérive isolée : c’est un phénomène massif, amplifié par l’IA et les réseaux sociaux.

Parents, éducateurs, associations : nous avons une responsabilité commune. Ne pas fermer les yeux.

Esperancia choisit d’alerter aujourd’hui pour protéger demain. Parce qu’un enfant averti, écouté et accompagné sera mieux armé face aux dérives du numérique.

FAQ – Pornographie et jeunes

À quel âge les enfants sont-ils exposés ?
En moyenne dès 10 ans, souvent accidentellement. À partir de 12 ans, la majorité des garçons est exposée régulièrement.

Quels sont les dangers du porno pour les adolescents ?
Normes sexuelles irréalistes, banalisation de la violence, perte d’estime de soi, confusion autour du consentement.

L’IA change-t-elle la donne ?
Oui : avec les deepfakes et deepnudes, les adolescents peuvent devenir victimes de cyberharcèlement sexuel.

Que peuvent faire les parents ?
Ouvrir le dialogue tôt, poser des repères, accompagner l’usage des écrans, s’appuyer sur les associations et les ressources éducatives.

Date

15 septembre 2025

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