« Je m’appelle Abdallah Yaniss, j’ai aujourd’hui 23 ans, j’ai connu Esperancia grâce a l’association ACAY.
Acay, c’est une association qui est basée aux Philippines qui aide les #familles. Il y a plusieurs dispositifs qui ont été mis en place :
– le programme des familles,
– l’école de vie,
– la mission tacloban seconde chance aux Philippines,
– et seconde chance en France à Marseille.
Le programme seconde chance, à Marseille c’est d’accompagner les jeunes incarcérés en région sud, prévenir la #délinquance dès le collège. J’ai connu Acay en 2017 en prison pour mineurs à Marseille.
Il faut savoir que moi, quand je suis rentré en #prison, j’avais 16 ans, j’allais sur mes 17 ans. Quand je suis rentré en prison j’étais coupé du monde de ma famille, de mes amis, j’ai beaucoup pleuré j’ai beaucoup pensé à mes proches. Vous savez, partir en prison à 16 ans ou peut importe l’âge, ça vous détruit quelque part. J’étais cassé j’avais perdu tout espoir, j’avais une vision que: » quand on est en prison on est un voyou ». Et les voyous, en général, ils sont abandonnés par le système. Quand tu fais de la prison t’es mal vu par tout le monde, c’est difficile de trouver un travail, difficile de trouver une école, difficile de recoller les morceaux avec ta famille, difficile de se réinsérer…
Donc, quand j’étais en prison, je me suis dit : « qu’est-ce que je vais faire de ma vie le jour où je sortirai ? « . Honnêtement j’en savais rien… Je me suis dit: » je vais sûrement y retourner »… J’ai beaucoup pensé à ma famille. Et un jour j’ai rencontré l’association Acay et cet homme, Laurent qui venait en prison passer du bon temps avec nous.
Au début c’était difficile de s’ouvrir, surtout avec des personnes qu’on a jamais vu auparavant. Mais le fait que des gens qu’on ne connaît pas viennent nous voir et passent du temps avec nous pour échanger et discuter m’a permis de m’ouvrir petit à petit.
Laurent venait aussi avec d’autres jeunes philippins, qui étaient aussi passé par la prison mais qui s’en sortaient. Ils ont témoigné et c’est là que j’ai eu le déclic : de reprendre ma vie en main.
C’était pas facile mais je voulais changer, je le voulais au fond de moi. Je savais à ce moment-là ce que j’allais faire une fois sorti de prison. Quand je suis sorti de prison, ACAY Philippines – France a continué à me suivre en dehors de la prison. Plusieurs sorties et plusieurs activités avec d’autres.
J’ai décidé ensuite de partir de Marseille et commencer une nouvelle vie dans les Deux-sèvres dans la nouvelle-Aquitaine. Je me suis battu des jours et des jours et des années pour obtenir un titre professionnel , de monteur dépanneur frigoriste. Ensuite j’ai voulu approfondir mes connaissance et mes compétences, j’ai choisi de faire un #apprentissage technicien du froid et du conditionnement d’air en alternance baccalauréat professionnel. Aujourd’hui, je travaille, j’ai mon propre appartement. J’ai aussi décidé d’être ambassadeur d’Acay. Et cette année, j’ai eu la chance de partir aux #Philippines visiter les prisons et témoigner. Ca a été pour moi l’occasion de transmettre ce que j’avais reçu d’Acay lorsque moi même j’étais en prison. Mon but a été de leur donner de l’espoir, et de leur dire de ne pas arrêter de se battre car la #vie, c’est un combat et que tout les jours il faut se battre. Quand on a la vie, on peut y’ arriver.
Je voudrais dire aux personnes qui ont eu un parcours difficile. Qu’il faut pas repousser les personnes qui veulent nous aider et s’ouvrir petit à petit, même si je sais, que ce n’est pas facile. «